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PÁRAMO

Carlos Ares

PÁRAMO

En este páramo, para amar
Se tiene que tener bemoles
Somos lagartijas, buscando soles
A través de una rendija
Soñando con dejar de huir como sabandijas
De sombras y demonios
A los que estamos unidos en matrimonio
Una sortija que nos queda pequeña
Que para quitársela hay que darle brío
Hay que darle leña, en este mundo tan hostil y frío

Qué bien se siente
Un plato de sopa caliente
Un beso de tu padre en la frente
Qué bien que sienta
Pagar para que un tipo haga como que te entiende
Y que no te arrepientas

Este barrizal tiene por mote
La vida real
Somos quijotes al trote
En medio de un brote
Procurando que no se note
Que aquí cada paso que pisas
Pesa más que una sonrisa de bote
Un bote de remos con boquetes
Que trata de mantenerse a flote
Con el agua hasta por el bigote
Tragando hasta que explote, por eso

Qué bien se siente
La brisa fría en el cogote
Llevar la contraria a los peces
Y que se te lleve la corriente
Qué bien que sienta
El Sol después de la tormenta
Hacer algo sin un porqué
Solo porque divierte

En arenas movedizas
Cuida no meter la bota
O será lo último que hagas
Si no te tranquilizas
Antes o después
En la era del estrés
Raro es que no te pite el tímpano
Que no te dé la tos
Como a tres de cada dos
Entre tantos humos, entre tanto ruido
Entre tantas caras de pocos amigos

Qué bien se siente
Estar sano de los oídos
Estar camino de los treinta
Y no haber perecido
Qué bien que sienta
Que un nuevo día ha amanecido
Estar dejando atrás los veinte
Y no haber perecido
¡Qué bien!
¡Qué bien!

PÁRAMO

Dans ce marécage, pour aimer
Il faut avoir des nuances
On est des lézards, cherchant des soleils
À travers une fente
Rêvant de cesser de fuir comme des vermines
Des ombres et des démons
Auxquels on est unis par le mariage
Une bague qui nous serre trop
Pour l'enlever, il faut y mettre du cœur
Il faut y mettre du bois, dans ce monde si hostile et froid

Comme c'est bon
Un plat de soupe chaude
Un bisou de ton père sur le front
Comme c'est bon
De payer pour qu'un type fasse semblant de te comprendre
Et que tu ne regrettes pas

Ce bourbier a pour surnom
La vie réelle
On est des Don Quichotte au galop
Au milieu d'une épidémie
Essayant de ne pas montrer
Que chaque pas que tu fais ici
Pèse plus qu'un sourire de façade
Un canot à rames avec des trous
Qui essaie de rester à flot
Avec l'eau jusqu'à la moustache
Avalant jusqu'à exploser, c'est pour ça

Comme c'est bon
La brise froide sur la nuque
S'opposer aux poissons
Et se laisser porter par le courant
Comme c'est bon
Le soleil après la tempête
Faire quelque chose sans raison
Juste parce que ça amuse

Dans des sables mouvants
Fais attention à ne pas mettre la botte
Ou ce sera la dernière chose que tu feras
Si tu ne te calmes pas
Tôt ou tard
À l'ère du stress
C'est rare que ton tympan ne siffle pas
Que tu ne tousses pas
Comme trois sur deux
Entre tant de fumées, entre tant de bruit
Entre tant de visages peu amicaux

Comme c'est bon
D'être sain des oreilles
D'être sur le chemin des trente
Et de ne pas avoir péri
Comme c'est bon
Qu'un nouveau jour se lève
De laisser derrière soi les vingt
Et de ne pas avoir péri
Comme c'est bon !
Comme c'est bon !

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