C'était sur l'autoroute, aux environs de 17 heures
Que nous nous rendions tous à ce rendez-vous de dernière heure
Les traits tirés par la fatigue accumulée
L'esprit hanté par le contexte: qu'allait-il se passer ?
Patrice, au volant, essayait de détendre l'atmosphère
Mais rien ne pouvait effacer l'images, l'angoisse de cette mère
Qui, quelques heures auparavant, la gorge serrée
Nous demandait de venir rencontrer son fils hospitalisé
Le paradoxe donnait envie de crier
Notre épuisement n'était rien : lui, sur son lit, luttait pourexister
Du jour au lendemain, dans le coma il s'était retrouvé
Sans que personne ne s'y attende, son corps de lui s'est joué
J'avais un pincement au coeur, effacant toute bonne humeur
Plus nous nous rapprochions, plus les secondes semblaient desheures.
Le front couvert de sueur, je priais pour le meilleur
Il est si jeune Père, laissez-le goûter au bonheur...

La vie est si fragile, les situations difficiles
Le destin nous déroute, comment ne pas perdre le fil ?
Les années passent, les blessures laissent des traces
La peine en moi est si profonde que rien ne l'efface

La crainte d'être envahi par ses peurs, monte dans l'ascenseur
J'en ai des frissons de douleur
Par humilité, je n'ose lever les yeux
Beaucoup trop dure à accepter, beaucoup trop douloureux
Aurai-je la force d'avancer ? Dieu seul le sait
La scène se passe, de glace, je ne peux pas bouger
J'ai gardé la tête baissée, pour cette famille déchirée
Le silence m'avait tué, impossible de parler
Comment vivre puisque notre destinée est de partir
Quelle porte emprunter, sans jamais avoir à mourrir
Placé devant cette alternative qui me révoltait
Peut-on vraiment quitter ces interrogations posées
Je reste sans voix, pourquoi la vie est si fragile ?
Les situations difficiles, comment ne pas perdre le fil ?
Venu te voir, ces quelques présents étaient pour toi
Mais ce long couloir nous séparait déjà


La vie est si fragile, les situations difficiles
Le destin nous déroute, comment ne pas perdre le fil ?
Les années passent, les blessures laissent des traces
La peine en moi est si profonde que rien ne l'efface

Sa soeur nous remercie d'être tous venus pour lui
Car il aimait notre musique, elle vivait à travers lui
Insensible à notre philosophie ? Non ! Il l'avait saisie
Mais avant qu'on vienne, il était déjà parti
Que dire à une mere, que la souffrance agresse
Meurtrie par la vie, je ressens ce sentiment de détresse
Frappé de plein fouet par les remords
Si j'étais arrivé quelques minutes avant, il serait là encore
Accroupi auprès de son corps qui semble froid
Son meilleur ami lui parle, pour lui il toujours là
Persuadé qu'il y a une vie après la mort
Désormais, leurs secrets resteront gardés comme un château fort
Je te revoyais les bras en l'air à tous nos concerts
Martin et toi étiez nos supporters les plus sincères
En ta mémoire, crois-moi, nous continueront de nous battre
Je me rend compte aujourd'hui que la vie n'est qu'une étape

Composição: