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Me encontré con los cincuenta años

Ogéret Marc

J'ai rencontré la cinquantaine

J'ai rencontré la cinquantaine
Comme mon cœur sortait d'en prendre
Ça n'était plus le temps du tendre
Je me trouvais sous les troènes
Aux fleurs belles comme l'été
Mon tour de rôle était passé
Rien ne m'était plus destiné
Un chien vint me flairer les pieds
Je marchais depuis les Ardennes
Il aboya contre ma peine
Tous les villages s'éveillaient
Semblant craindre notre arrivée
Et se répétaient hors d'haleine
Vingt dieux mais c'est la cinquantaine !

J'ai accepté la cinquantaine
Sans bien savoir comment la rendre
Elle a mis du temps à me prendre
Et c'est faux de dire que je l'aime
Avec ses grands airs à la clé
Je vais devoir m'habituer
À voir les copains s'en aller
La planche est pourrie sous nos pieds
Les berges par là sont malsaines
Où est le temps des prétentaines ?
Où est le temps des groseilliers ?
Filles, futailles déliraient
Moi je criais à perdre haleine
Vingt dieux fuyons la cinquantaine !

J'ai dégoûté la cinquantaine
Avec mes bonheurs à revendre
Des filles, un bon feu, peu de cendres
Pas une trace d'emphysème
La garce avait bientôt cédé
J'ai rouvert la porte à l'été
J'ai mis la camarde au passé
Délivré ce qui m'oppressait
Puis congédié tous mes problèmes
Amour, ah ! C'est bien toi que j'aime !
Et toi, le vin, ton goût fruité
J'ai retrouvé force et santé
Oh là, qui pare à mes fredaines ?
Vingt dieux mais c'est la soixantaine !

Vingt dieux... la soixantaine.

Me encontré con los cincuenta años

Me encontré con los cincuenta años
Como si mi corazón acabara de ser tomado
Ya no era tiempo de lo tierno
Me encontraba bajo los tilos
Con flores hermosas como el verano
Mi turno había pasado
Nada más estaba destinado para mí
Un perro vino a olfatearme los pies
Caminaba desde las Ardenas
Ladró contra mi dolor
Todos los pueblos despertaban
Parecían temer nuestra llegada
Y repetían sin aliento
¡Veinte dioses, pero es la cincuentena!

Acepté la cincuentena
Sin saber muy bien cómo manejarla
Le tomó tiempo para conquistarme
Y es falso decir que la amo
Con sus aires de grandeza
Tendré que acostumbrarme
A ver a los amigos irse
El tablón está podrido bajo nuestros pies
Las orillas por allá son insalubres
¿Dónde está el tiempo de las fiestas?
¿Dónde está el tiempo de los groselleros?
Chicas, barriles deliraban
Yo gritaba sin aliento
¡Veinte dioses, huyamos de la cincuentena!

Me harté de la cincuentena
Con mis alegrías para vender
Chicas, un buen fuego, pocas cenizas
Ni rastro de enfisema
La perra pronto cedió
Abrí de nuevo la puerta al verano
Dejé atrás a la parca
Liberé lo que me oprimía
Y despedí todos mis problemas
¡Amor, ah! ¡Eres tú a quien amo!
Y tú, vino, con tu sabor afrutado
Recuperé fuerza y salud
¡Oh, quién se atreve a mis travesuras?
¡Veinte dioses, pero es la sesentena!

¡Veinte dioses... la sesentena!

Escrita por: Luc Bérimont