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Milonga de Andar Lejos

Quilapayún

Milonga de Andar Lejos

Qué lejos está mi tierra
Y, sin embargo, qué cerca
o es que existe un territorio
donde las sangres se mezclan.

Tanta distancia y camino,
tan diferentes banderas
y la pobreza es la misma
los mismos hombres esperan.

Yo quiero romper mi mapa,
formar el mapa de todos,
mestizos, negros y blancos,
trazarlo codo con codo.

Los ríos son como venas
de un cuerpo entero extendido,
y es el color de la tierra
la sangre de los caídos.

No somos los extranjeros
los extranjeros son otros;
son ellos los mercaderes
y los esclavos nosotros.

Yo quiero romper la vida,
como cambiarla quisiera,
ayúdeme compañero;
ayúdeme, no demore,
que una gota con ser poco
con otra se hace aguacero.

Milonga de Andar Lejos

À quel point ma terre est loin
Et pourtant, si proche
Ou existe-t-il un territoire
Où les sangs se mélangent.

Tant de distance et de chemin,
Des drapeaux si différents
Et la pauvreté est la même
Les mêmes hommes attendent.

Je veux briser ma carte,
Former la carte de tous,
Métis, noirs et blancs,
La tracer côte à côte.

Les rivières sont comme des veines
D'un corps entier étendu,
Et c'est la couleur de la terre
Le sang des tombés.

Nous ne sommes pas les étrangers
Les étrangers, ce sont eux ;
Ce sont eux les marchands
Et nous, les esclaves.

Je veux briser la vie,
Comme je voudrais la changer,
Aidez-moi, camarade ;
Aidez-moi, ne tardez pas,
Qu'une goutte, bien que peu,
Avec une autre fait un déluge.

Escrita por: Daniel Viglietti