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Con el tiempo

Isabelle Boulay

Avec le Temps

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Mêm' les plus chouett's souv'nirs ça t'as un' de ces gueules
À la gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va tout' seule

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues- alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus

Con el tiempo

Con el tiempo
Con el tiempo todo se va
Olvidamos el rostro y olvidamos la voz
Cuando el corazón deja de latir, no tiene sentido seguir
Mira más allá, tienes que dejar que suceda y eso es muy bueno

Con el tiempo
Con el tiempo todo se va
El otro que adoramos, el que buscamos bajo la lluvia
El otro que adivinamos a simple vista
Entre las palabras, entre las líneas y bajo el maquillaje
De un juramento disfrazado que va a hacer su noche
Con el tiempo todo se desvanece

Con el tiempo
Con el tiempo todo se va
Incluso en los recuerdos más geniales, tienes esa cara
En la galería hurgo en los estantes de la muerte
Sábado por la noche cuando la ternura se va sola

Con el tiempo
Con el tiempo todo se va
El otro que creíamos que estaba resfriado, por nada
El otro al que le dieron viento y joyas
Por quién uno habría vendido su alma por unos pocos centavos
Ante lo cual nos arrastrábamos como se arrastran los perros
Con el tiempo todo va bien

Con el tiempo
Con el tiempo todo se va
Olvidamos las pasiones y olvidamos las voces
¿Quién te susurró las palabras de los pobres?
No llegues demasiado tarde a casa y, sobre todo, no te resfríes

Con el tiempo
Con el tiempo todo se va
Y uno se siente blanco como un caballo cansado
Y uno se siente congelado en un lecho de azar
Y nos sentimos solos quizás, pero tranquilos
Y nos sentimos engañados por los años perdidos, así que realmente
Con el tiempo ya no amamos

Escrita por: Léo Ferré