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Las mentiras de un padre a su hijo

Isabelle Boulay

Les mensonges d'un père à son fils

Le temps, petit Simon
Où tu m'arrivais à la taille
Ça me semble encor' tout à l'heure
Mais déjà tu m'arrives au cœur
Pour toi commence la bataille

Le temps, petit Simon
Que je te fasse un peu l'école
Me semble venir aujourd'hui
Redonne-moi de cet alcool
Que je te parle de la vie

Tu verras
Les amis ne meurent pas
Les enfants ne vous quittent pas
Les enfants ne vous quittent pas
Les femmes ne s'en vont pas

Tu verras
On rit bien sur la Terre
Malbrough ne s'en va plus en guerre
Il a fait la dernière
Tu verras

Et puis, petit Simon
Chez nous, personne ne vieillit
Nous sommes là et ne crois pas
Que nous partirons d'aujourd'hui
Pour habiter dans autrefois

L'amour, c'est tous les jours
Qu'on le rencontre dans la vie
Et rien ne passe et rien ne casse
Redonne-moi de l'eau-de-vie
A peine à peine, voilà merci

Tu verras
Les amis ne meurent pas
Les enfants ne vous quittent pas
Les femmes ne s'en vont pas

Tu verras
On rit bien sur la terre
Malbrough ne s'en va plus en guerre
Il a fait la dernière
Tu verras

Les femmes infidèles
On les voit dans les aquarelles
Elles vous querellent sous les ombrelles
Dans la vie ce ne sont pas les mêmes
Elles nous aiment, elles nous aiment

Un homme, petit Simon
Ce n'est jamais comme un navire
Qu'on abandonne quand il chavire
Et tout le monde quitte le bord
Les femmes et les enfants d'abord

Tu verras
Les maisons ne meurent pas
Les idées ne vous quittent pas
Le cœur ne s'en va pas

Tu verras
Tu va suivre en beauté
Les chemins de la liberté
Tu vivras tu verras
Comme moi

Le temps, petit Simon
Où tu m'arrivais à la taille
Ça me semble encore tout à l'heure
Mais déjà tu m'arrives au cœur
Pour toi commence la bataille

Alors, petit garçon
Moi qui t'aimais, toi qui m'aimais
Souviens-toi que ton père avait
Une sainte horreur du mensonge
Une sainte horreur du mensonge

Las mentiras de un padre a su hijo

El tiempo, pequeño Simón
Donde llegabas a mi cintura
Me parece que fue hace un momento
Pero ya llegas a mi corazón
Para ti comienza la batalla

El tiempo, pequeño Simón
Cuando te enseñaba un poco en casa
Me parece que vuelve hoy
Devuélveme un poco de licor
Para hablarte de la vida

Verás
Los amigos no mueren
Los hijos no se van de ustedes
Los hijos no se van de ustedes
Las mujeres no se van

Verás
Nos reímos bien en la Tierra
Malbrough ya no va más a la guerra
Él hizo la última
Verás

Y luego, pequeño Simón
En nuestra casa, nadie envejece
Estamos aquí y no creas
Que nos iremos hoy
Para habitar en el pasado

El amor, es todos los días
Que lo encontramos en la vida
Y nada pasa y nada quiebra
Devuélveme un poco de aguardiente
Apenas, apenas, gracias

Verás
Los amigos no mueren
Los hijos no se van de ustedes
Las mujeres no se van

Verás
Nos reímos bien en la tierra
Malbrough ya no va más a la guerra
Él hizo la última
Verás

Las mujeres infieles
Las vemos en las acuarelas
Te pelean bajo las sombrillas
En la vida no son las mismas
Nos aman, nos aman

Un hombre, pequeño Simón
Nunca es como un barco
Que se abandona cuando se hunde
Y todo el mundo deja el barco
Las mujeres y los niños primero

Verás
Las casas no mueren
Las ideas no se van de ustedes
El corazón no se va

Verás
Seguirás con belleza
Los caminos de la libertad
Vivirás, verás
Como yo

El tiempo, pequeño Simón
Donde llegabas a mi cintura
Me parece que fue hace un momento
Pero ya llegas a mi corazón
Para ti comienza la batalla

Entonces, pequeño niño
Yo que te amaba, tú que me amabas
Recuerda que tu padre tenía
Un santo horror a la mentira
Un santo horror a la mentira

Escrita por: Jacques Datin / Jean-Loup Dabadie