La fête continue

La fête bat son plein, musique et manèges,
Nougats, carabines, voyantes, femmes nues.
Du matin au soir, c'est un long cortège:
Chansons, balançoires, la fête continue…

A l'étage en-dessous, y a des gosses qui braillent.
Le père est malade, la mère est partie.
Il fout des taloches à toute la marmaille
Mais le bruit de la fête couvre tous leurs cris.
Au-dessus, deux jeunes gens. Faut voir comme ils s'aiment,
Oui, mais leurs parents ne veulent rien savoir.
Ils ont décidé qu'ils s'aimeraient quand même
Et qu'ils se tueraient… et c'est pour ce soir…

La fête bat son plein, musique et manèges,
Nougats, carabines, voyantes, femmes nues.
Du matin au soir, c'est un long cortège:
Chansons, balançoires, la fête continue…

Plus haut, c'est une veuve. Plus rien ne l'intéresse.
Elle n'avait qu'un fils, c'était toute sa vie
Il a disparu, emportant la caisse.
Depuis ce temps-là, elle pleure jour et nuit.
Le petit garçon qui sort de l'école
A eu un zéro, il sera puni
Et dimanche prochain, c'est ça qui le désole,
Au lieu de la fête, il restera chez lui.

La fête bat son plein, musique et manèges,
Nougats, carabines, voyantes, femmes nues.
Du matin au soir, c'est un long cortège:
Chansons, balançoires, la fête continue…

En face les petits vieux qui sont bien aimables
Ont perdu leur fille depuis vingt-cinq ans.
Ils n'ont qu'une marotte: faire tourner les tables.
Esprit, es-tu là?... Et ils sont contents…
Et moi comme tout le monde, j'assiste à ces drames
Mais je ferme les yeux, je pense à mon bonheur.
Nous nous sommes donnés tout deux corps et âme.
On est trop heureux pour avoir du coeur…

La fête bat son plein, musique et manèges,
Baisers, carabines, "Je t'aime", femme nues.
Du matin au soir, c'est un long cortège:
Amour, balançoires, la fête continue…

La fiesta continúa

La fiesta está en pleno apogeo, música y carnes
Turrones, rifles, psíquicos, mujeres desnudas
De la mañana a la noche, es una larga procesión
Canciones, columpios, la fiesta continúa

En el piso de abajo, hay niños gritando
El padre está enfermo, la madre se ha ido
Está haciendo taloches a toda la marmaille
Pero el ruido de la fiesta cubre todos sus gritos
Arriba, dos jóvenes. Veamos cómo se aman
Sí, pero sus padres no quieren saberlo
Decidieron que se amarían de todos modos
Y se matarían... y es por esta noche

La fiesta está en pleno apogeo, música y carnes
Turrones, rifles, psíquicos, mujeres desnudas
De la mañana a la noche, es una larga procesión
Canciones, columpios, la fiesta continúa

Arriba, es viuda. Ya no le importa
Sólo tenía un hijo, ese fue toda su vida
Desapareció, tomando el coche
Desde entonces, ha estado llorando día y noche
El niño que sale de la escuela
Tenía un cero, será castigado
Y el próximo domingo, eso es lo que lo siento
En lugar de la fiesta, se quedará en casa

La fiesta está en pleno apogeo, música y carnes
Turrones, rifles, psíquicos, mujeres desnudas
De la mañana a la noche, es una larga procesión
Canciones, columpios, la fiesta continúa

Delante de los pequeños viejos que son muy amables
Han perdido a su hija durante veinticinco años
Sólo tienen un marotte: mesas de torneado
Espíritu, ¿estás ahí? Y son felices
Y yo, como todos los demás, veo estos dramas
Pero cierro los ojos, pienso en mi felicidad
Ambos nos dimos cuerpo y alma
Estamos muy contentos de tener corazón

La fiesta está en pleno apogeo, música y carnes
Besos, rifles, «Te amo», mujer desnuda
De la mañana a la noche, es una larga procesión
Amor, columpios, la fiesta continúa

Composição: Michel Emer