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Azules índigo

Julien Clerc

Blues indigo

Persans, gouttières ou mistigris
Si la nuit tous les chats sont gris
Les hommes aussi sont tous égaux
Quand tombe cette chappe indigo
Ciment de poussière et d'ennui
Qui descend autour de minuit
Sur les pavés, les quais de gare
Les arrivées, les cases-départ
Des jeux de l'oie perdus d'avance
Quand les dés roulent sans qu'on les lance
Sans quand les lance

On fouille aussi dans les poubelles
Des souvenirs, on se rappelle
Des princesses et des cendrillons
Des éphémères, des papillons
Qui tournaient dans les abat-jours
De nos palais de rois d'un jour
On se bat dans les terrains vagues
Eux font leurs griffes, on fait des tags
Et des marelles, mais pas de chance
La boîte tombe pas où on la lance
Où on la lance
Où on la lance

Chat des palaces, voleurs, voyous
Des favelas ou du bayou
Qu'on soit Mozart ou John Coltrane
C'est toujours le même blues qu'on traîne

Faudrait, sur la carte du Tendre
Des Touaregs pour nous attendre
Quelques repères et des sherpas
Des guides, des boussoles, des compas
Ou des Livingstone dans nos jungles
Moins de foin, un peu plus d'épingles
Des camions entiers d'amoureuses
De mygales, de mante-religieuses
Que nos appels aux ambulances
Elles les entendent quand on les lance
Quand on les lance
Quand on les lance

Azules índigo

Persas, canalones o mistigris
Si por la noche todos los gatos son grises
Los hombres también son todos iguales
Cuando esta manta índigo cae
Cemento de polvo y aburrimiento
Que desciende alrededor de la medianoche
Sobre los adoquines, los andenes de la estación
Llegadas, salidas
Partidos de ganso perdidos de antemano
Cuando los dados ruedan sin ser lanzados
Sin cuando los lanzamientos

También buscamos en la basura
Recordamos recuerdos
Princesas y Cenicientas
Efímeras, mariposas
Quienes giraban en las pantallas de las lámparas
De nuestros palacios de reyes por un día
Luchamos en las tierras baldías
Ellos afilan sus garras, nosotros hacemos etiquetas
Y rayuela, pero sin suerte
La caja no cae donde la tiras
Donde lo tiramos
Donde lo tiramos

Gatos de palacio, ladrones, matones
Favelas o pantanos
Ya seas Mozart o John Coltrane
Siempre es la misma tristeza la que arrastramos

Sería necesario, en el mapa del Tendre
Los tuaregs nos esperan
Algunos lugares de interés y sherpas
Guías, brújulas, brújulas
O piedras vivas en nuestras selvas
Menos heno, un poco más de alfileres
Camiones llenos de amantes
Tarántulas, mantis religiosas
Que nuestras llamadas a las ambulancias
Los escuchan cuando los lanzas
Cuando los tiramos
Cuando los tiramos

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