395px

Como Abraham

Félix Leclerc

Comme Abraham

Qu'il se lève celui qui ne s'paye pas dix minutes, dix minutes
De calomnie par jour
Qu'il se lève celui qui n'admet pas dans sa tête une présence
Défendue par jour
Qu'il se lève celui qui a donné son habit pour vêtir plus
Malheureux que lui.

Personne n'a bougé
Les saints courent pas les rues
Quelque chose à essayer
Les risées sont prévues.

Comme Abraham, Isaac et Jérémie
Le vieil Horace, Salomon et saint Louis
Lancer un câble à l'étoile dans la nuit
Tête hors de l'eau, vers quelque chose hors d'ici.

Porte-monnaie, parchemins et beaux tissus
Crédits, valeurs, placements à fonds perdus
Ca fait d'l'engrais et c'est vraiment perdu
Quand l'fil se coupe on part tout seul, on part tout nu.

Qu'il se lève celui qui n'a pas sur l'oreiller rêvé d'avoir
Sa revanche un jour
Qu'il se lève celui qui a failli mourir de joie au succès
De son ami un jour
Qu'il se lève celui qui accepterait l'agonie de son frère
Dans le lit un jour.

On vivra centenaires
On a trop de choses à faire
Dans une semaine aussi
Ca s'peut qu'tout soit fini.

Comme M'sieur Gandhi, Geneviève et saint Vincent
Et tous ces fous, insensés, ignorants
Ces dédaigneux de la gloire de ce monde,
Me joindre à eux l'espace d'une seconde.

Millions d'perdants, quelques gagnants et je vieillis
A droite la Terre, à gauche le Paradis
J'préfère la Terre, j'ai tort et je le dis
J'admire celui qui met le cap sur l'infini
J'envie celui qui met le cap sur l'infini
Quelqu'fois aussi, je m'embarquerais avec lui.

Como Abraham

Que se ponga de pie que no paga por diez minutos, diez minutos
De calumnia por día
Que se levante que no admita en su cabeza una presencia
Defendido por día
Que se levante quien dio su ropa para vestirse más
Desafortunado que él

Nadie se movió
Los santos no corren por las calles
Algo que probar
Las risas están planeadas

Como Abraham, Isaac y Jeremías
el viejo horace, Salomón y san luis
Lanzando un cable a la estrella en la noche
Sal del agua, hacia algo fuera de aquí

Cartera, pergaminos y telas hermosas
Préstamos, valores, inversiones en fondos perdidos
Es fertilizante y está realmente perdido
Cuando se corta el hilo, nos vamos solos, nos vamos desnudos

Que se levante el que no tenía en la almohada soñaba con tener
Su venganza algún día
Que se ponga de pie que casi muere de alegría al éxito
De su amigo un día
Que se ponga de pie que aceptaría la agonía de su hermano
En la cama un día

Viviremos centenarios
Tenemos mucho que hacer
En una semana también
Puede que haya terminado

Como el señor Gandhi, Genevieve y San Vicente
Y todos esos locos, tontos, ignorantes
Estos despreciadores de la gloria de este mundo
Únete a ellos por un segundo

Millones de perdedores, unos cuantos ganadores y yo envejecer
En la Tierra derecha, en el Paraíso izquierdo
Prefiero la Tierra, me equivoco y lo digo
Admiro al que pone el rumbo al infinito
Envidio al que pone el rumbo al infinito
A veces, también, navegaba con él

Escrita por: