Le perdu
Tu réécris tout une histoire
Avec des malheurs, du pas bien
Moi, j'l a r'connais pas, cette histoire
C'était pas ça nos p'tits matins
Y avait pas ça dans tes sourires
Tu la sors d'où cette voix qui tremble ?
Et cette méfiance pour nos désirs ?
Y a rien là-d'dans qui nous ressemble
Tu pars tout seul réinventer
Tout c' qu'on n'a pas eu l' temps d' souffrir
Tout c' qu'on aurait pu regretter
Si nos meilleurs avaient été des pires
Dis-moi qu' t'as peur ou qu' t'as plus faim
Mais pas qu'on était malheureux
On a eu l' temps d' se faire qu' du bien
Le reste pouvait attendre un peu
Parle à ta mère ou à ton chat
C'est pas eux qui vont t' donner tort
Ça ronronnera, ça t' cajolera
Plus les contraintes, plus qu' du confort
Moi, j'aimerais bien être aussi lâche
En profiter pour tout larguer
Essuyer ma vie comme une tache
J' suis sûr qu' les docteurs comprendraient
Mais y a la vraie vie qui insiste
Qui tord au corps, qui tend les bras
Qu'est pas vraiment toujours trop triste
Pis que j' voulais faire avec toi
Ouais, la vraie vie qui résiste
Qui pousse au cul, qui colle aux doigts
Qu'a encore du monde sur sa liste
Pis qui m'dit... que j' t'attendrai pas ?
El perdido
Tú reescribes toda una historia
Con desgracias, nada bien
Yo, no reconozco esa historia
No eran así nuestras mañanas
No había eso en tus sonrisas
¿De dónde sacas esa voz que tiembla?
¿Y esa desconfianza hacia nuestros deseos?
No hay nada ahí dentro que nos parezca
Te vas solo a reinventar
Todo lo que no tuvimos tiempo de sufrir
Todo lo que podríamos haber lamentado
Si nuestros mejores momentos hubieran sido los peores
Dime que tienes miedo o que ya no tienes hambre
Pero no que éramos infelices
Tuvimos tiempo de darnos solo cosas buenas
El resto podía esperar un poco
Habla con tu madre o con tu gato
No son ellos quienes te van a dar la razón
Ronronearán, te mimarán
Más comodidades, solo confort
Yo también quisiera ser tan cobarde
Aprovechar para dejarlo todo
Limpiar mi vida como una mancha
Estoy seguro de que los doctores entenderían
Pero está la vida real que insiste
Que retuerce el cuerpo, que extiende los brazos
Que no siempre es tan triste
Y que quería vivir contigo
Sí, la vida real que se resiste
Que empuja, que se pega a los dedos
Que todavía tiene gente en su lista
Y que me dice... ¿que no te esperaré?