Les maladies mortelles
Quand j'étais p'tit bonhomme
J'étais un vrai caïd
J'avais peur de personne
Même pas des astéroïdes
Je noyais des dragons
Au fond de ma baignoire
Je combattais les lions
Les tigres et les devoirs
Pourtant, je me rappelle
Les maladies mortelles
Qui rampaient sous les draps
Et me dévoraient les doigts
Tous les fous criminels
Le loup, le père Noël
Grimaçant dans le noir
Riant au fond du placard
J'ai grandi un peu vite
J'ai du poil sous les bras
La voix qui se délite
Je ne suis plus trop moi
Et dès que je me couche
J'éclabousse ma couette
Et en sport, dans les douches,
Je garde ma serviette
Elle est plutôt cruelle
Ma maladie mortelle
Si jamais ça se voit
Si on sait ça de moi
Que les mademoiselles
Dans mes rêves sensuels
Ont des corps indécents
Et des pommes d'Adam
Le printemps est habile
Sa flèche empoisonnée
Et chaque mois d'avril
Je suis pris au filet
Mais les cas de conscience
M'occupent peu de temps
Et j'aurai bien de la chance
Si tout ça dure tout un an
Pourtant, elles sont si belles
Mes maladies mortelles
Je ne vis que pour elles
Je ne vis que pour vous
Pour nos pêchés véniels
Et pour le goût de sel
Qui coule sur vos joues
Allez ! Ne soyez pas jaloux ! Non
J'ai vieilli un peu vite
Pas vu le temps passer
J'ai la voix qui s'effrite
Mais pas trop de regrets
J'évite les tourments
Profite de mon âge
Je souffle sur le temps
Et je fais le ménage
Je ramasse à la pelle
Mes maladies mortelles
Rigolant aux éclats
D'être mort tant de fois
Les adieux éternels
Qu'on grave sur les stèles
Gardez-les pour vos morts
Moi, quand viendra mon sort
J'vous serai infidèle,
Maladies immortelles,
Je me ferai la belle
À la barbe du temps
J'irai à tire d'aile
Faire un tour loin du ciel
Et j'en rirai longtemps
Comme un petit enfant
Enfermedades mortales
Cuando era un niño pequeño
Era un verdadero matón
No le tenía miedo a nadie
Ni siquiera a los asteroides
Ahogaba dragones
En mi bañera
Combatía leones
Tigres y deberes
Aun así, recuerdo
Las enfermedades mortales
Que se arrastraban bajo las sábanas
Y devoraban mis dedos
Todos los locos criminales
El lobo, Papá Noel
Haciendo muecas en la oscuridad
Riendo en lo profundo del armario
Crecí un poco rápido
Tengo vello bajo los brazos
La voz que se desvanece
Ya no soy del todo yo
Y cuando me acuesto
Salpico mi edredón
Y en deporte, en las duchas,
Mantengo mi toalla
Es bastante cruel
Mi enfermedad mortal
Si alguna vez se nota
Si se sabe eso de mí
Que las señoritas
En mis sueños sensuales
Tienen cuerpos indecentes
Y manzanas de Adán
La primavera es astuta
Su flecha envenenada
Y cada mes de abril
Soy atrapado en la red
Pero los dilemas morales
No me ocupan mucho tiempo
Y tendré mucha suerte
Si todo esto dura un año
Sin embargo, son tan hermosas
Mis enfermedades mortales
Vivo solo por ellas
Vivo solo por ustedes
Por nuestros pecados veniales
Y por el sabor a sal
Que corre por sus mejillas
¡Vamos! ¡No estén celosos! No
He envejecido un poco rápido
No vi el tiempo pasar
Mi voz se desvanece
Pero sin muchos remordimientos
Evito los tormentos
Disfruto de mi edad
Soplo sobre el tiempo
Y hago la limpieza
Recojo con la pala
Mis enfermedades mortales
Riéndome a carcajadas
De haber muerto tantas veces
Los adioses eternos
Que se graban en las lápidas
Guárdalos para tus muertos
Yo, cuando llegue mi destino
Les seré infiel,
Enfermedades inmortales,
Me escaparé
A la vista del tiempo
Volaré rápido
A dar un paseo lejos del cielo
Y me reiré por mucho tiempo
Como un niño pequeño