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Las manos de mujeres

Paul Dalbret

Les mains de femmes

Les mains des p'tites femmes sont admirables
Et toutes semblables
A des oiseaux
Elles agitent leurs doigts mignons et frêles
Comme des ailes
De passereaux.
La fine menotte
Coud, pique, tricote
Quand elles se coiffent aussi
En faisant comme ceci.
Leurs gestes sont toujours jolis.
Quand elles jouent de l'éventail
Ou de leurs yeux avivent l'émail,
Quand elles pianotent,
Quand elles tapotent
Dégeulando
Barbissimo
Quand sur leur minois joli
Elles mettent la poudre de riz
Je le proclame
Les mains de femmes
Sont de bijoux
Dont je suis fou.

J'adore les mains des p'tites fleuristes
Jolies artistes
En frais bouquets
Des fleurs tortillant vivement la tige
Leur main voltige
D'un air coquet.
Même les cuisinières,
Qui préparent, ma chère,
Des p'tits plats succulents
Dont je suis très friand.
Quand elles retrouvent leurs jupons
Quand elles mettent leurs gants mignons
Quand les coquettes
Baissent leur voilette
Quand elles taquinent
Leur mandoline
Quand elles placent leurs joyaux,
Qu'ils soient vrais ou qu'ils soient faux,
Je le proclame
Les mains de femmes
Sont de bijoux
Dont je suis fou.

La vieille grand-mère aux mains tremblantes
Si caressantes
Aux tout-petits
Met ses lunettes qui vont lui permettre
De lire la lettre
Du petit-fils.
Dans les colonies
Il sert la Patrie.
Et, priant pour l'absent
En un geste touchant
Les mains ridées vont se joignant
Consolant toutes les douleurs,
Les mains de femmes sèchent les pleurs ;
Adroites et sûres,
Pansent les blessures,
Font faire dodo
Aux petits marmots ;
Quand, d'une geste généreux,
Elles donnent aux malheureux,
Je le proclame
Les mains de femmes
Sont de bijoux
Dont je suis fou.

Las manos de mujeres

Las manos de las mujeres pequeñas son admirables
Y todas parecidas
A los pájaros
Mueven sus dedos lindos y frágiles
Como alas
De gorriones.
La delicada manita
Cose, pincha, teje
Cuando también se peinan
Haciendo así.
Sus gestos siempre son bonitos.
Cuando juegan con el abanico
O con sus ojos avivan el esmalte,
Cuando tocan el piano,
Cuando golpetean
Asquerosamente
Barbaramente
Cuando en sus lindos rostros
Se ponen el polvo de arroz
Lo proclamo
Las manos de mujeres
Son joyas
De las que estoy loco.

Adoro las manos de las pequeñas floristas
Lindas artistas
En frescos ramos
Las flores retorciendo vivamente el tallo
Su mano vuela
Con un aire coqueto.
Incluso las cocineras,
Que preparan, mi querida,
Platillos deliciosos
De los que soy muy aficionado.
Cuando encuentran sus enaguas
Cuando se ponen sus guantes lindos
Cuando las coquetas
Bajan su velo
Cuando bromean
Con su mandolina
Cuando colocan sus joyas,
Ya sean verdaderas o falsas,
Lo proclamo
Las manos de mujeres
Son joyas
De las que estoy loco.

La vieja abuela con manos temblorosas
Tan cariñosas
Con los más pequeños
Se pone sus lentes que le permitirán
Leer la carta
De su nieto.
En las colonias
Él sirve a la Patria.
Y, rezando por el ausente
En un gesto conmovedor
Las manos arrugadas se unen
Consolando todos los dolores,
Las manos de mujeres secan las lágrimas;
Hábiles y seguras,
Curan las heridas,
Hacen dormir
A los pequeños niños;
Cuando, con un gesto generoso,
Dan a los desafortunados,
Lo proclamo
Las manos de mujeres
Son joyas
De las que estoy loco.

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