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La felicidad

Sarclo

Le bonheur

Quand l'aurore aux accents
D'une flûte champêtre
Saute sur ma fenêtre
Annonçant le beau temps
Quand au sommet du jour
Le soleil, dans sa force
Fier et bombant le torse
Fait rouler son tambour
Ou quand le soir descend
En posant sur la ville
Ses douces mains tranquilles
Dans mon ravissement
Je pense à ce bonheur
Dont nous rêvons sans cesse
Mais la simple sagesse
Me dit avec douceur

Le bonheur est chose légère
Que toujours, notre cœur poursuit
Mais en vain, comme la chimère
On croit le saisir, il s'enfuit
Il n'est rien qu'une ombre fugace
Un instant, un rayon furtif
Un oiseau merveilleux qui passe
Ravissant mais jamais captif
Le bonheur est chose légère
Il est là comme un feu brûlant
Mais peut-on saisir la lumière
Le feu, l'éclair, l'ombre ou le vent

En ce siècle de peur
De misère et de guerre
Il est pourtant sur terre
De très simples bonheurs
Ils sont là sous la main
Faits de très humbles choses
Le parfum d'une rose
Un beau regard humain
C'est le souffle léger
De l'enfant qui sommeille
C'est l'amitié qui veille
Et le pain partagé
Et puis voici qu'un jour
Le bonheur qu'on envie
Entre dans notre vie
Sur l'aile de l'amour

Le bonheur, dans le grand silence
De la nuit, c'est sur le chemin
Le bruit clair de ton pas qui danse
Ta main que je tiens dans ma main
Le bonheur, c'est toi, source vive
De l'amour, dans son vert printemps
Quand la nuit, dans mes bras captive
J'entends ton doux gémissement
Le bonheur, c'est de croire encore
Amants, que nous verrons un jour
Resplendir l'éternelle aurore
Qui sait, d'un immortel amour...

La felicidad

Cuando el amanecer con acentos
De una flauta campestre
Salta sobre mi ventana
Anunciando el buen tiempo
Cuando en lo más alto del día
El sol, en su fuerza
Orgulloso y abombado el pecho
Hace rodar su tambor
O cuando la noche desciende
Poniendo sobre la ciudad
Sus dulces manos tranquilas
En mi éxtasis
Pienso en esta felicidad
Que soñamos sin cesar
Pero la simple sabiduría
Me dice con dulzura

La felicidad es algo ligero
Que siempre, nuestro corazón persigue
Pero en vano, como la quimera
Creemos atraparla, se escapa
No es más que una sombra fugaz
Un instante, un rayo furtivo
Un ave maravillosa que pasa
Encantadora pero nunca cautiva
La felicidad es algo ligero
Está ahí como un fuego ardiente
Pero ¿podemos atrapar la luz
El fuego, el relámpago, la sombra o el viento

En este siglo de miedo
De miseria y de guerra
Sin embargo, en la tierra
Hay muy simples felicidades
Están ahí al alcance de la mano
Hechas de cosas muy humildes
El perfume de una rosa
Una mirada humana hermosa
Es el aliento ligero
Del niño que duerme
Es la amistad que vela
Y el pan compartido
Y luego un día
La felicidad que envidiamos
Entra en nuestra vida
Sobre el ala del amor

La felicidad, en el gran silencio
De la noche, está en el camino
El claro sonido de tus pasos que bailan
Tu mano que sostengo en la mía
La felicidad eres tú, fuente viva
Del amor, en su verde primavera
Cuando la noche, en mis brazos cautiva
Escucho tu suave gemido
La felicidad es creer aún
Amantes, que veremos algún día
Resplandecer la eterna aurora
Quién sabe, con un amor inmortal...

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