La Paimpolaise
Quittant ses genêts et sa lande
Quand le Breton se fait marin
En allant aux pêches d'Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas
"J'aime Paimpol et sa falaise
Son église et son Grand Pardon
J'aime surtout la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton"
Quand leurs bateaux quittent nos rives
Le curé leur dit "Mes bons fieux
Priez souvent monsieur saint Yves
Qui nous voit, des cieux toujours bleus"
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas
"Le ciel est moins bleu, n'en déplaise
A saint Yvon, notre Patron,
Que les yeux de ma Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton !"
Le brave Islandais, sans murmure
Jette la ligne et le harpon
Puis, dans un relent de saumure
Il s'affale dans l'entrepont
Et le pauvre gars
Soupire tout bas
"Je serais bien mieux à mon aise
Devant un joli feu d'ajonc
A côté de la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton !"
Mais souvent l'océan qu'il dompte
Se réveillant lâche et cruel
Le jour venu, quand on se compte
Bien des noms manquent à l'appel
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas
"Pour aider la marine anglaise
Comme il faut plus d'un moussaillon
J'en f'rons deux à ma Paimpolaise
En rentrant au pays breton !"
Puis, quand la vague le désigne
L'appelant de sa grosse voix
Le brave Islandais se résigne
En faisant un signe de croix
Et le pauvre gars,
Quand vient le trépas
Serrant la médaille qu'il baise,
Glisse dans l'océan sans fond
En songeant à la Paimpolaise
Qui l'attend au pays breton !
La Paimpolaise
Dejando sus brezos y su tierra
Cuando el bretón se convierte en marinero
Al ir a pescar a Islandia
Aquí está la dulce canción
Que el pobre chico
Tararea en voz baja
"Amo a Paimpol y su acantilado
Su iglesia y su Gran Perdón
Amo especialmente a la Paimpolaise
Que me espera en la tierra bretona"
Cuando sus barcos dejan nuestras costas
El cura les dice "Mis buenos fieles
Recen a menudo al señor San Yves
Que nos ve, desde los cielos siempre azules"
Y el pobre chico
Tararea en voz baja
"El cielo es menos azul, no obstante
A San Ivón, nuestro Patrón
Que los ojos de mi Paimpolaise
Que me espera en la tierra bretona!"
El valiente islandés, sin murmurar
Lanza la línea y el arpón
Luego, en un olor a salmuera
Se desploma en la bodega
Y el pobre chico
Suspira en voz baja
"Estaría mucho mejor a gusto
Frente a un bonito fuego de retama
Junto a la Paimpolaise
Que me espera en la tierra bretona!"
Pero a menudo el océano que doma
Despertando cobarde y cruel
El día llegado, al hacer el recuento
Muchos nombres faltan en la lista
Y el pobre chico
Tararea en voz baja
"Para ayudar a la marina inglesa
Como se necesita más de un grumete
Haré dos para mi Paimpolaise
Al regresar a la tierra bretona!"
Luego, cuando la ola lo señala
Llamándolo con su fuerte voz
El valiente islandés se resigna
Haciendo una señal de cruz
Y el pobre chico,
Cuando llega la muerte
Apretando la medalla que besa,
Se desliza en el océano sin fondo
Pensando en la Paimpolaise
Que lo espera en la tierra bretona!