Chanson Du Retour
Quand tu voudras, bien lentement
Par la côte, par cabotage
Par l'ancien chemin des douaniers
Par l'amplitude des marées
Par les degrés de solitude
Par la force acquise de l'âge
Reviens, sonne ici, sonne bien
Quand tu voudras, lentement, bien
Comme j'ai moi-même sonné
A ta porte un jour en novembre
Sonne, ô ma morte , un soir de cendre
A l'avenir et j'ouvrirai
Meurs ta beauté , belle éphémère,
Et avec toi ton diable aussi
Violent, intense et sans merci
Et qui tuait l' amour aussi
Meurs donc où tu es sur la Terre
Puis viens te mettre à ma merci
Moi, je vieillis, furieux de tout
Comme collé à sa soupière
Un graillon de vieille colère
Mon instinct du jeu sans atout
M'aura fait te chercher partout
Retourner la vie, pierre à pierre
Toi, tu dérives dans ton âme
Les soleils morts des galaxies
Brûlent des souvenirs rassis
D'anciens enthousiasmes de femmes
Je les vois ces signaux de flammes
Les nuits les portent vers ici
Ainsi, nous voilà très égaux
Rapprochant nos mondes rivaux
Comme deux bateaux si fantasques
Deux passés coulés dans deux vasques
Ou bien deux avenirs floués
Et la porte que j'ai clouée
Peut s'ouvrir sur une bourrasque
Canción del Regreso
Cuando quieras, muy lentamente
Por la costa, por cabotaje
Por el antiguo camino de los aduaneros
Por la amplitud de las mareas
Por los grados de soledad
Por la fuerza adquirida de la edad
Regresa, llama aquí, llama bien
Cuando quieras, lentamente, bien
Como yo mismo llamé
A tu puerta un día de noviembre
Llama, oh mi difunta, una noche de ceniza
En el futuro y abriré
Muere tu belleza, bella efímera,
Y contigo también tu demonio
Violento, intenso y sin piedad
Y que también mataba el amor
Muere entonces donde estés en la Tierra
Luego ven a ponerme a mi merced
Yo, envejezco, furioso de todo
Como pegado a su sopera
Un grumo de vieja cólera
Mi instinto del juego sin ventaja
Me habrá hecho buscarte por todas partes
Desentrañar la vida, piedra por piedra
Tú, derivas en tu alma
Los soles muertos de las galaxias
Queman recuerdos pasados
De antiguos entusiasmos de mujeres
Veo esas señales de llamas
Las noches las traen hacia aquí
Así, aquí estamos muy iguales
Acerca nuestros mundos rivales
Como dos barcos tan caprichosos
Dos pasados hundidos en dos lavabos
O quizás dos futuros defraudados
Y la puerta que clavé
Puede abrirse con una ráfaga