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Las Sillas Vacías

Patrick Bruel

Les Chaises Vides

On aura beau chercher
Le pourquoi du comment
La vie bascule sans prévenir
Les hommes donnent ce qu'ils ont de pire
Et puis
On aura beau parler
En parler aux enfants
Pour ne pas blesser la mémoire
Pouvoir affronter les miroirs

Il restera
Tout, ce qu'il y avait autour
D'une vie, d'une voix
De tant d'histoires d'amour

Toute, la douleur de ce jour
Sans sursis ni recours
Ces silences tellemеnt sourds

Mais qu'est-ce qu'on fait des chaisеs vides?
Celles des écoles, celles des concerts
Les chaises des repas de famille
Sans parler des anniversaires
Elles nous observent les chaises vides
Elles sont d'un silence exemplaire
Même si c'est que du bois aride
Nos larmes regardent, et on espère

On aura beau mentir
Dire que ça va passer
Le chagrin glisse et nous devance
Sans nous laisser la moindre chance
Et puis
On aura beau maudire
Ceux qui leur ont volé
L'ivresse qui coulait de leurs hanches
La beauté de leurs corps qui dansent

Il restera
Ce, que l'on dira d'eux
Un poème, un combat
Pour pas baisser les yeux

Le souvenir qu'on leur doit
Comme on souffle sur un feu
Pour qu'il ne meure pas

Mais qu'est-ce qu'on fait des chaises vides?
Celles des écoles, celles des concerts
Les chaises des repas de famille
Sans parler des anniversaires
Elles nous observent les chaises vides
C'est le seul silence que j'accepte
Même si c'est que du bois aride
Les larmes coulent, l'histoire se répète

Il y a aussi des chaises vides
De l'autre côté de la frontière
Quand elles font face aux yeux humides
D'un père, d'une sœur ou d'une mère

Elles nous obsèdent les chaises vides
Celles que leur vie a déserté
Ils étaient si beaux, si candides
Dans cet octobre meurtrier
Elles nous obsèdent les chaises vides
Leur silence est triste à crever
Même si c'est que du bois aride
Qu'elles nous disent qu'ils vont rentrer

Las Sillas Vacías

Podremos buscar
El porqué de todo
La vida cambia sin avisar
Los hombres dan lo peor de sí
Y luego
Podremos hablar
De hablarles a los niños
Para no herir la memoria
Poder enfrentar los espejos

Quedará
Todo lo que había alrededor
De una vida, de una voz
De tantas historias de amor

Toda, el dolor de este día
Sin prórroga ni salida
Estos silencios tan sordos

Pero, ¿qué hacemos con las sillas vacías?
Las de las escuelas, las de los conciertos
Las sillas de las comidas familiares
Sin hablar de los cumpleaños
Nos observan las sillas vacías
Son de un silencio ejemplar
Aunque solo sea madera seca
Nuestras lágrimas miran, y esperamos

Podremos mentir
Decir que esto pasará
El dolor se desliza y nos adelanta
Sin dejarnos la más mínima oportunidad
Y luego
Podremos maldecir
A aquellos que les robaron
La embriaguez que corría de sus caderas
La belleza de sus cuerpos que bailan

Quedará
Lo que diremos de ellos
Un poema, una lucha
Para no bajar la mirada

El recuerdo que les debemos
Como se sopla sobre un fuego
Para que no muera

Pero, ¿qué hacemos con las sillas vacías?
Las de las escuelas, las de los conciertos
Las sillas de las comidas familiares
Sin hablar de los cumpleaños
Nos observan las sillas vacías
Es el único silencio que acepto
Aunque solo sea madera seca
Las lágrimas caen, la historia se repite

También hay sillas vacías
Del otro lado de la frontera
Cuando enfrentan los ojos húmedos
De un padre, de una hermana o de una madre

Nos obsesionan las sillas vacías
Aquellas que su vida ha desierto
Eran tan bellos, tan inocentes
En este octubre mortal
Nos obsesionan las sillas vacías
Su silencio es triste hasta morir
Aunque solo sea madera seca
Que nos digan que van a regresar

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