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Mauvais sang
Léo Ferré
Mauvais sang
J'ai de mes anc?es gaulois l'œil bleu blanc, la cervelle ?oite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.
Les Gaulois ?ient les ?rcheurs de b?s, les br?rs d'herbes les plus ineptes de leur temps.
D'eux, j'ai: l'idol?ie et l'amour du sacril?; - oh! tous les vices, col?, luxure, - magnifique, la luxure; - surtout mensonge et paresse.
J'ai horreur de tous les m?ers. Ma?es et ouvriers, tous paysans, ignobles.
La main ?lume vaut la main ?harrue. - Quel si?e ?ains!
- Je n'aurai jamais ma main. Apr? la domesticit?? trop loin.
L'honn?t?e la mendicit?e navre. Les criminels me d??t comme des ch?? moi, je suis intact, et ?m'est ?l.
Mais! qui a fait ma langue perfide tellement, qu'elle ait guid?t sauvegard?usqu'ici ma paresse?
Sans me servir pour vivre m? de mon corps, et plus oisif que le crapaud, j'ai v? partout. Pas une famille d'Europe que je ne connaisse.
- J'entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de la d?aration des Droits de l'Homme.
- J'ai connu chaque fils de famille!
Si j'avais des ant?dents ?n point quelconque de l'histoire de France!
Mais non, rien.
Il m'est bien ?dent que j'ai toujours ? race inf?eure. Je ne puis comprendre la r?lte.
Ma race ne se souleva jamais que pour piller: tels les loups ?a b? qu'ils n'ont pas tu?
Je me rappelle l'histoire de la France fille a?e de l'?lise.
J'aurais fait, manant, le voyage de terre sainte; j'ai dans la t? des routes dans les plaines souabes, des vues de Byzance, des remparts de Solyme; le culte de Marie, l'attendrissement sur le crucifi?'?illent en moi parmi mille f?ies profanes.
- Je suis assis, l?eux, sur les pots cass?et les orties, au pied d'un mur rong?ar le soleil.
- Plus tard, re?e, j'aurais bivaqu?ous les nuits d'Allemagne.
Ah! encore: je danse le sabbat dans une rouge clairi?, avec des vieilles et des enfants.
Je ne me souviens pas plus loin que cette terre-ci et le christianisme. Je n'en finirais pas de me revoir dans ce pass?
Mais toujours seul; sans famille; m?, quelle langue parlais-je. Je ne me vois jamais dans les conseils du Christ; ni dans les conseils des Seigneurs, - repr?ntants du Christ.
Qu'?is-je au si?e dernier: je ne me retrouve qu'aujourd'hui. Plus de vagabonds, plus de guerres vagues. La race inf?eure a tout couvert - le peuple, comme on dit, la raison; la nation et la science.
Oh! la science! On a tout repris. Pour le corps et pour l'?, - le viatique, - on a la m?cine et la philosophie, - les rem?s de bonnes femmes et les chansons populaires arrang?
Et les divertissements des princes et les jeux qu'ils interdisaient! G?raphie, cosmographie, m?nique, chimie!...
La science, la nouvelle noblesse! Le progr? Le monde marche! Pourquoi ne tournerait-il pas?
C'est la vision des nombres. Nous allons ?'Esprit. C'est tr?certain, c'est oracle, ce que je dis. Je comprends, et ne sachant m'expliquer sans paroles pa?nes, je voudrais me taire.
Le sang pa? revient! L'Esprit est proche, pourquoi Christ ne m'aide-t-il pas, en donnant ?on ? noblesse et libert?
H?s! l'?angile a pass?l'?angile! L'?angile.
J'attends Dieu avec gourmandise. Je suis de race inf?eure de toute ?rnit?
Me voici sur la plage armoricaine. Que les villes s'allument dans le soir.
Ma journ?est faite; je quitte l'Europe. L'air marin br?a mes poumons; les climats perdus me tanneront.
Nager, broyer l'herbe, chasser, fumer surtout; boire des liqueurs fortes comme du m?l bouillant, - comme faisaient ces chers anc?es autour des feux.
Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l'œil furieux: sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or: je serai oisif et brutal.
Les femmes soignent ces f?ces infirmes retour des pays chauds.
Je serai m? aux affaires politiques. Sauv?
Maintenant, je suis maudit, j'ai horreur de la patrie. Le meilleur, c'est un sommeil bien ivre, sur la gr?.
On ne part pas. - Reprenons les chemins d'ici, charg?e mon vice, le vice qui a pouss?es racines de souffrance ?on c? d?l'? de raison - qui monte au ciel, me bat, me renverse, me tra?.
La derni? innocence et la derni? timidit?C'est dit. Ne pas porter au monde mes d??et mes trahisons.
Allons! La marche, le fardeau, le d?rt, l'ennui et la col?.
A qui me louer? Quelle b? faut-il adorer? Quelle sainte image attaque-t-on? Quels cœurs briserai-je? Quel mensonge dois-je tenir? - Dans quel sang marcher?
Plut?se garder de la justice. - La vie dure, l'abrutissement simple, - soulever, le poing dess??le couvercle du cercueil, s'asseoir, s'?uffer.
Ainsi point de vieillesse, ni de dangers: la terreur n'est pas fran?se.
- Ah! je suis tellement d?iss?ue j'offre ?'importe quelle divine image des ?ns vers la perfection.
?mon abn?tion, ? charit?erveilleuse! ici-bas, pourtant! De profundis Domine, suis-je b?!
Encore tout enfant, j'admirais le for? intraitable sur qui se referme toujours le bagne; je visitais les auberges et les garnis qu'il aurait sacr?par son s?ur; je voyais avec son id?le ciel bleu et le travail fleuri de la campagne; je flairais sa fatalit?ans les villes.
Il avait plus de force qu'un saint, plus de bon sens qu'un voyageur - et lui, lui seul! pour t?in de sa gloire et de sa raison.
Sur les routes, par les nuits d'hiver, sans g?, sans habits, sans pain, une voix ?eignait mon cœur gel?"Faiblesse ou force: te voil?c'est la force.
Tu ne sais ni o? vas ni pourquoi tu vas, entre partout, r?nds ?out. On ne te tuera pas plus que si tu ?is cadavre."
Au matin j'avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j'ai rencontr?ne m'ont peut-?e pas vu.
Dans les villes la boue m'apparaissait soudainement rouge et noire, comme une glace quand la lampe circule dans la chambre voisine, comme un tr?r dans la for?
Bonne chance, criais-je, et je voyais une mer de flammes et de fum?au ciel; et, ?auche, ?roite, toutes les richesses flambant comme un milliard de tonnerres.
Mais l'orgie et la camaraderie des femmes m'?ient interdites. Pas m? un compagnon.
Je me voyais devant une foule exasp?e, en face du peloton d'ex?tion, pleurant du malheur qu'ils n'aient pu comprendre, et pardonnant!
- Comme Jeanne d'Arc!
- "Pr?es, professeurs, ma?es, vous vous trompez en me livrant ?a justice. Je n'ai jamais ? de ce peuple-ci; je n'ai jamais ? chr?en; je suis de la race qui chantait dans le supplice; je ne comprends pas les lois; je n'ai pas le sens moral, je suis une brute: vous vous trompez... "
Oui, j'ai les yeux ferm??otre lumi?. Je suis une b?, un n?e.
Mais je puis ?e sauv?Vous ?s de faux n?es, vous maniaques, f?ces, avares.
Marchand, tu es n?e; magistrat, tu es n?e; g?ral, tu es n?e; empereur, vieille d?ngeaison, tu es n?e: tu as bu d'une liqueur non tax? de la fabrique de Satan.
- Ce peuple est inspir?ar la fi?e et le cancer. Infirmes et vieillards sont tellement respectables qu'ils demandent ?tre bouillis.
- Le plus malin est de quitter ce continent, o? folie r?pour pourvoir d'otages ces mis?bles. J'entre au vrai royaume des enfants de Cham.
Connais-je encore la nature? me connais-je?
- Plus de mots. J'ensevelis les morts dans mon ventre. Cris, tambour, danse, danse, danse, danse! Je ne vois m? pas l'heure o?es blancs d?rquant, je tomberai au n?t.
Faim, soif, cris, danse, danse, danse, danse!
Les blancs d?rquent. Le canon! Il faut se soumettre au bapt?, s'habiller, travailler.
J'ai re?au cœur le coup de gr?. Ah! je ne l'avais pas pr?!
Je n'ai point fait le mal. Les jours vont m'?e l?rs, le repentir va m'?e ?rgn?Je n'aurai pas eu les tourments de l'? presque morte au bien, o?monte la lumi? s?re comme les cierges fun?ires.
Le sort du fils de famille, cercueil pr?tur?ouvert de limpides larmes. Sans doute la d?uche est b?, le vice est b?; il faut jeter la pourriture ?'?rt.
Mais l'horloge ne sera pas arriv??e plus sonner que l'heure de la pure douleur! Vais-je ?e enlev?omme un enfant, pour jouer au paradis dans l'oubli de tout le malheur!
Vite! est-il d'autres vies?
- Le sommeil dans la richesse est impossible. La richesse a toujours ? bien public.
L'amour divin seul octroie les clefs de la science. Je vois que la nature n'est qu'un spectacle de bont?
Adieu chim?s, id?s, erreurs. Le chant raisonnable des anges s'?ve du navire sauveur: c'est l'amour divin.
- Deux amours! je puis mourir de l'amour terrestre, mourir de d?uement. J'ai laiss?es ?s dont la peine s'accro?a de mon d?rt!
Vous me choisissez parmi les naufrag? ceux qui restent sont-ils pas mes amis?
Sauvez-les!
La raison m'est n? Le monde est bon. Je b?rai la vie. J'aimerai mes fr?s. Ce ne sont plus des promesses d'enfance.
Ni l'espoir d'?apper ?a vieillesse et ?a mort. Dieu fait ma force, et je loue Dieu.
L'ennui n'est plus l'amour. Les rages, les d?uches, la folie, dont je sais tous les ?ns et les d?stres, - tout mon fardeau est d?s?
Appr?ons sans vertige l'?ndue de mon innocence.
Je ne serais plus capable de demander le r?nfort d'une bastonnade. Je ne me crois pas embarqu?our une noce avec J?s-Christ pour beau-p?.
Je ne suis pas prisonnier de ma raison. J'ai dit: Dieu. Je veux la libert?ans le salut: comment la poursuivre? Les go?frivoles m'ont quitt?
Plus besoin de d?uement ni d'amour divin. Je ne regrette pas le si?e des mœurs sensibles. Chacun a sa raison, m?is et charit?je retiens ma place au sommet de cette ang?que ?elle de bon sens.
Quant au bonheur ?bli, domestique ou non... non, je ne peux pas. Je suis trop dissip?trop faible. La vie fleurit par le travail, vieille v?t?moi, ma vie n'est pas assez pesante, elle s'envole et flotte loin au-dessus de l'action, ce cher point du monde.
Comme je deviens vieille fille, ?anquer du courage d'aimer la mort!
Si Dieu m'accordait le calme c?ste, a?en, la pri?, - comme les anciens saints.
- Les saints! des forts! les anachor?s, des artistes comme il n'en faut plus!
Farce continuelle! Mon innocence ferait pleurer. La vie est la farce ?ener par tous.
Assez! Voici la punition. - En marche!
Ah! les poumons br?t, les tempes grondent! la nuit roule dans mes yeux, par ce soleil! le cœur... les membres...
O?-t-on? au combat? Je suis faible! les autres avancent. Les outils, les armes... le temps!...
Feu! feu sur moi! L?ou je me rends. - L?es! - Je me tue! Je me jette aux pieds des chevaux!
Ah!...
- Je m'y habituerai.
Ce serait la vie fran?se, le sentier de l'honneur!
Mala sangre
Tengo de mis antepasados galos el ojo azul blanco, el cerebro estrecho y la torpeza en la lucha. Encuentro mi vestimenta tan bárbara como la suya. Pero no unto mi cabello.
Los galos fueron los arqueros de bueyes, los recolectores de hierbas más ineptos de su tiempo.
De ellos tengo: la idolatría y el amor por lo sagrado; - ¡oh! todos los vicios, cólera, lujuria, - magnífica, la lujuria; - sobre todo mentira y pereza.
Detesto a todos los padres. Madres y obreros, todos campesinos, ignobles.
La mano pluma vale la mano arado. - ¡Qué asiento vacío!
- Nunca tendré mi mano. Después de la servidumbre, demasiado lejos.
La honestidad, la mendicidad, aflige. Los criminales me detestan como a un igual; yo estoy intacto, y me alegro.
¡Pero! ¿quién hizo mi lengua tan pérfida, que ha guiado y salvaguardado hasta aquí mi pereza?
Sin usar mi cuerpo para vivir más que de él, y más ocioso que el sapo, he viajado por todas partes. No hay una familia en Europa que no conozca.
- Escucho familias como la mía, que lo tienen todo gracias a la Declaración de los Derechos del Hombre.
- ¡He conocido a cada hijo de familia!
¡Si tuviera antecedentes en algún punto de la historia de Francia!
Pero no, nada.
Es evidente que siempre he sido de una raza inferior. No puedo comprender la rebelión.
Mi raza nunca se levantó sino para saquear: como los lobos que aúllan porque no han matado.
Recuerdo la historia de Francia, hija de la Iglesia.
Habría hecho, plebeyo, el viaje a Tierra Santa; tengo en la cabeza rutas en las llanuras suabas, vistas de Bizancio, murallas de Jerusalén; el culto a María, la conmoción ante el crucificado se mezclan en mí entre mil visiones profanas.
- Estoy sentado, solo, en macetas rotas y ortigas, al pie de un muro corroído por el sol.
- Más tarde, soñé, habría acampado en las noches de Alemania.
¡Ah! aún: bailo el aquelarre en un claro rojo, con ancianas y niños.
No recuerdo más allá de esta tierra y el cristianismo. No terminaría de verme en ese pasado.
Pero siempre solo; sin familia; yo, ¿qué idioma hablaba? Nunca me veo en los consejos de Cristo; ni en los consejos de los Señores, - representantes de Cristo.
¿Qué hice en el último juicio: solo me encuentro hoy. Sin vagabundos, sin guerras vagas. La raza inferior lo ha cubierto todo - el pueblo, como se dice, la razón; la nación y la ciencia.
¡Oh! la ciencia! Lo ha abarcado todo. Para el cuerpo y para el alma, - el viático, - tenemos medicina y filosofía, - remedios de buenas mujeres y canciones populares adaptadas.
¡Y los entretenimientos de los príncipes y los juegos que prohibían! Geografía, cosmografía, mecánica, química!...
¡La ciencia, la nueva nobleza! El progreso. ¡El mundo avanza! ¿Por qué no habría de girar?
Es la visión de los números. Vamos hacia el Espíritu. Es muy cierto, es un oráculo, lo que digo. Entiendo, y sin poder explicarme sin palabras vacías, quisiera callar.
¡La sangre impura vuelve! El Espíritu está cerca, ¿por qué Cristo no me ayuda, dándome su nobleza y libertad?
¡Ay! el Evangelio ha pasado, el Evangelio.
Espero a Dios con ansias. Soy de una raza inferior de toda eternidad.
Aquí estoy en la playa armoricana. Que las ciudades se iluminen en la noche.
Mi día ha terminado; dejo Europa. El aire marino quema mis pulmones; los climas perdidos me curtirán.
Nadar, triturar hierbas, cazar, fumar sobre todo; beber licores fuertes como miel hirviendo, - como hacían esos queridos antepasados alrededor de las fogatas.
Volveré, con miembros de hierro, piel oscura, ojos furiosos: en mi máscara, se me juzgará de una raza fuerte. Tendré oro: seré ocioso y brutal.
Las mujeres cuidan de estos rostros enfermos que regresan de tierras cálidas.
Me dedicaré a asuntos políticos. Salvaje.
Ahora, estoy maldito, detesto a la patria. Lo mejor es un sueño bien ebrio, en la hierba.
No se parte. - Retomemos los caminos de aquí, cargados de mi vicio, el vicio que ha arraigado sus raíces de sufrimiento en mi corazón de razón - que sube al cielo, me golpea, me derriba, me arrastra.
La última inocencia y la última timidez. Está dicho. No llevar al mundo mis dolores y traiciones.
¡Vamos! La marcha, la carga, el dolor, el aburrimiento y la cólera.
¿A quién recurrir? ¿A qué dios adorar? ¿Qué santa imagen atacar? ¿A quiénes romperles el corazón? ¿Qué mentira debo sostener? - ¿En qué sangre caminar?
Mejor mantenerse alejado de la justicia. - La vida dura, el embrutecimiento simple, - levantar, el puño deshacer la tapa del ataúd, sentarse, sofocarse.
Así no hay vejez, ni peligros: el terror no es sincero.
- ¡Ah! estoy tan desilusionado que ofrezco cualquier imagen divina de los ángeles hacia la perfección.
¡Oh mi abnegación, mi maravillosa caridad! ¡aquí abajo, sin embargo! ¡De profundis Domine, ¿estoy loco?!
Aún de niño, admiraba la fuerza implacable del ladrón en quien siempre se cierra la prisión; visitaba las posadas y las pensiones que habría bendecido su hermana; veía con su ideal cielo azul y el trabajo floreciente del campo; olía su fatalidad en las ciudades.
Tenía más fuerza que un santo, más sentido común que un viajero - ¡y él, solo él! para el fin de su gloria y su razón.
En los caminos, en las noches de invierno, sin guía, sin ropa, sin pan, una voz encendía mi corazón congelado: 'Debilidad o fuerza: aquí estás, esta es la fuerza.
No sabes a dónde vas ni por qué vas, entra en todas partes, responde a todo. No te matarán más que si fueras un cadáver.'
Por la mañana tenía la mirada tan perdida y el semblante tan muerto, que los que encontré quizás ni me vieron.
En las ciudades el barro me parecía repentinamente rojo y negro, como un espejo cuando la lámpara circula en la habitación vecina, como un tesoro en el bosque.
¡Buena suerte, gritaba, y veía un mar de llamas y humo en el cielo; y, a la izquierda, a la derecha, todas las riquezas ardiendo como mil millones de truenos.
Pero la orgía y la camaradería de las mujeres me estaban prohibidas. Ni siquiera un compañero.
Me veía frente a una multitud exasperada, frente al pelotón de fusilamiento, llorando por la desgracia de no haber podido comprender, y perdonando!
- ¡Como Juana de Arco!
- 'Sacerdotes, profesores, madres, se equivocan al entregarme a la justicia. Nunca fui de este pueblo; nunca fui cristiano; soy de la raza que cantaba en el suplicio; no entiendo las leyes; no tengo sentido moral, soy una bestia: se equivocan...'
Sí, cerré los ojos a vuestra luz. Soy un buey, un nacido.
Pero puedo ser salvado. Ustedes son falsos nacidos, maníacos, débiles, avaros.
Comerciante, eres un nacido; magistrado, eres un nacido; general, eres un nacido; emperador, vieja comezón, eres un nacido: has bebido de una poción no gravada de la fábrica de Satanás.
- Este pueblo está inspirado por la fiebre y el cáncer. Los enfermos y los ancianos son tan respetables que piden ser hervidos.
- Lo más astuto es abandonar este continente, donde la locura se propaga para proveer de rehenes a estos miserables. Entro al verdadero reino de los hijos de Cam.
¿Conozco aún la naturaleza? ¿Me conozco a mí mismo?
- No más palabras. Entierro a los muertos en mi vientre. Gritos, tambores, baile, baile, baile, baile! No veo la hora en que los blancos desembarquen, caeré al fin.
¡Hambre, sed, gritos, baile, baile, baile, baile!
Los blancos desembarcan. ¡El cañón! Hay que someterse al bautismo, vestirse, trabajar.
Recibí en el corazón el golpe de gracia. ¡Ah! ¡No lo esperaba!
No he hecho el mal. Los días se deslizan, el arrepentimiento me será perdonado. No habré tenido los tormentos del alma casi muerta al bien, donde se eleva la luz segura como las velas fúnebres.
El destino del hijo de familia, ataúd prestado, abierto por lágrimas límpidas. Sin duda la virtud es buena, el vicio es bueno; hay que arrojar la podredumbre al abismo.
¡Pero el reloj no sonará más tarde que la hora del puro dolor! ¿Seré llevado como un niño, para jugar en el paraíso olvidando toda desgracia!
¡Rápido! ¿Hay otras vidas?
- El sueño en la riqueza es imposible. La riqueza siempre es un bien público.
Solo el amor divino otorga las llaves de la ciencia. Veo que la naturaleza es solo un espectáculo de bondad.
Adiós quimeras, ideas, errores. El canto razonable de los ángeles se eleva del barco salvador: es el amor divino.
- ¡Dos amores! puedo morir de amor terrenal, morir de devoción. ¡Dejé a seres cuya pena se incrementó por mi desaparición!
¿Me eligen entre los naufragados? ¿No son mis amigos los que quedan?
¡Sálvenlos!
La razón me ha abandonado. El mundo es bueno. Bendeciré la vida. Amaré a mis hermanos. Ya no son promesas de infancia.
Ni la esperanza de escapar de la vejez y la muerte. Dios es mi fuerza, y alabo a Dios.
El aburrimiento ya no es amor. Las rabias, las desgracias, la locura, de las que conozco todos los ángulos y desastres, - todo mi peso está listo.
Aprendamos sin vértigo la extensión de mi inocencia.
Ya no seré capaz de buscar consuelo en un azote. No creo que esté embarcado en una boda con Jesucristo por belleza.
No estoy prisionero de mi razón. He dicho: Dios. Quiero la libertad en la salvación: ¿cómo perseguirla? Los placeres frívolos me han abandonado.
No necesito más devoción ni amor divino. No lamento la sede de las costumbres sensibles. Cada uno tiene su razón, pero yo retengo mi lugar en la cima de esta angosta y bella montaña de buen sentido.
En cuanto a la felicidad olvidada, doméstica o no... no, no puedo. Estoy demasiado disperso, demasiado débil. La vida florece a través del trabajo, vieja vejez para mí, mi vida no es lo suficientemente pesada, se eleva y flota lejos por encima de la acción, ese querido punto del mundo.
¡Cómo me convierto en solterona, faltándome el coraje de amar la muerte!
Si Dios me concediera la calma costera, el ayuno, la oración, - como los antiguos santos.
- ¡Los santos! ¡fuertes! los anacoretas, los artistas como ya no hay!
¡Farsa continua! Mi inocencia haría llorar. La vida es la farsa a ser jugada por todos.
¡Basta! Aquí está el castigo. - ¡En marcha!
¡Ah! los pulmones arden, las sienes retumban! la noche rueda en mis ojos, por este sol! el corazón... los miembros...
¿Dónde estoy? ¿en combate? ¡Soy débil! los demás avanzan. Las herramientas, las armas... el tiempo!...
¡Fuego! ¡fuego sobre mí! Aquí me rindo. - ¡Aquí! - ¡Me mato! ¡Me arrojo a los pies de los caballos!
¡Ah!...
- Me acostumbraré a ello.
¡Sería la vida francesa, el camino del honor!



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