Lohrée des Arbres
Hiverna
À l'aube des jours sans froidure
Se lèvent les massives franges sylvestres
Celles qui trépassèrent quelques mois plus tôt
Sans espoir de réveil.
On dit qu'ils crient, on dit qu'ils parlent,
Ces êtres ineffables, millénaires,
De leur hauteur qui s'étend
Jusqu'aux profondeurs du monde.
Les cierges du sauvage
Affublent d'amblance
Les terres indomptées
Et pour toujours verdoyantes.
Ö… Aujourd'hui nos frères sont morts
Ö… Aujourd'hui nos pères sont morts
Ö… Sans lendemain d'emblée je nous porte
Au pied de ces germes qui en leurs cimes
Détiennent les seuls restes véritables
Du monde.
Nous espérons que le prochain assaut sera fatal
Car la toile est maintenant percée
Qui contenait l'équilibre
Et si cette sève ne s'élève pas à nouveau sur ce sang,
Nous serons à ce jour engloutis par le néant
Qui déjà nous habite.
Lorhée des arbres



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