Quatorze juillet
Pierpoljak
Il me vient par la fenêtreDes musiques de la rue.Chaque estrade a son orchestre.Chaque bal a sa cohue.Ces gens-là m'ont pris ma fête.Je ne la reconnais plus.Dans ma chambre, je me chanteL'air que nous avons valsé.Je regarde la toquardeOù tes doigts se sont posés.Tu m'as dit : "Tu es si belle."Et tu as, l'instant d'après,Ajouté : "La vie est bête.".J'ai compris que tu partais.Si tu ne reviens jamais,Il n'y aura plus de quatorze juillet.Il me vient par la fenêtreUn murmure qui s'éteint,Les chansons d'une jeunesseAttardée dans le matin.N'allez pas troubler mon rêve.Allez rire un peu plus loin.Que m'apporte, que m'apporteCette joie de quelques heures ?Je suis morte, je suis morteEt je t'ai déjà rejointEt mon corps est près du tienMais personne n'en sait rien...
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